Le disparu
•Publié le septembre 28 2021
En 1968, j'arrête le biberon, le design révolutionnaire de Prisunic, séduit ma toute jeune mère qui achète huit verres à eau. Nommés SATURNA, dessinés par Guy Boucher, fabriqués par Duralex-Saint Gobain en verre pressé-moulé et trempé, ces verres m’accompagnent encore tous les jours. Mes enfants ont bu quotidiennement avec, mon frère et moi idem. Et depuis 53 ans il en reste cinq sur huit. Belle prestation!
J’adore leur design et je me damnerais pour en avoir d’autres. Eh bien, ils sont presque introuvables.
J’en ai trouvé seulement trois en une vie aux Puces et l’un d’eux n’était pas reconnaissable. Plein à ras bord d’une bougie parfumée poisseuse, sa base étroite s’enfonçait dans un cylindre de carton laqué; j’en ai déduit que Saint Gobain avait bradé ses invendus à une société qui n’a pas laissé de trace. |
Même les photos sont rares. Pour ceux qui ne connaissent pas bien ces verres, on les distingue à peine sur le catalogue Prisunic n°4.
Sur le Net, il existe la photo du Musée des Arts Décoratifs avec la notice sur le designer.
Mais sur Guy Boucher, j’ai aussi les plus grandes difficultés à trouver des informations. Je sais qu’il est né en 1935 et mort en 1992. Je sais aussi qu’il a dessiné dans les années 1970 des lampes de poches pour Varta et Mazda, un dévidoir de scotch pour Rubafix et des ciseaux écailleurs signés de son nom sur la poignée. Puis au milieu des années 80, il a créé la société SOL3 tournée vers la sculpture de personnage bande dessinée et l’édition d’artiste.
Lorsque l’on fait une recherche internet sur un artiste mineur, on tombe sur un angle mort qui se situe entre la fin des années 70 et les début du World Wide Web. Personne n’a encore pris le temps de numériser les données qui existaient peut-être dans quelques ouvrages. Cela m’attriste un peu. Alors si vous avez des informations, n’hésitez pas à me les envoyer.
Sigolène Prébois