L’Épouvantail, un farfelu bien dense

Rédigé par sigolene Prébois

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Publié le juillet 03 2020

C’était un Mat d’Appartement, planté en poussée entre le sol et le plafond et sur lequel de nombreux objets aux fonctionnalités diverses venaient se fixer. Il était fièrement campé sur un pied de corsaire en fonte d’aluminium et bien tourné de courbes délicates tout au long de ses rondins en hêtre. Je l’adorais et pourtant, c’était un casse-tête de coordonner les multiples fabricants qui réalisaient les non moins innombrables pièces le constituant! C’était un cauchemar de l’installer dans les boutiques qui ont, en général, plus de quatre mètres de plafond et surtout de faux plafond que nous défoncions allègrement. Mais une fois qu'il avait trouvé sa place, Il rayonnait tel Shiva aux bras multiples (ou Saint Sébastien bardé de flèches, selon vos références). De haut en bas voici ce qui le traversaient: des lampes Cornettes en verre soufflé (très collectors), des étagères en acier plié et peint, une horloge, un miroir, un bouquet de pinces porte-infos ou porte-photos, un grand et un petit vide-poches en porcelaine, un plateau et un panier tressé en fils de fer, qui épousait le tronc comme un extraordinaire nid de guêpes.
Le tirage s’est limité à 100 pièces. Excepté les lampes en verre, le panier et les porte-photos, il était entièrement fabriqué en France. Le mat nu coûtait 3600 Francs pour une hauteur comprise entre 2,80 m et 3,10 m et une série complète d’accessoires valait à peu près la même somme.

Le mode d’emploi faisait 6 pages et commençait par la phrase suivante:

L’installation d’un Épouvantail chez soi, malgré ce que l’on pourrait croire en mesurant d’un coup d’oeil la longueur du mode d’emploi, n’est pas un parcours du combattant : c’est un jeu d’enfant. Il faut juste disposer d’une heure de temps, d’un gros tournevis, d’un escabeau… et d’un partenaire efficace, méthodique et dévoué.
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It was an Apartment Mast, planted in thrust between the floor and the ceiling and on which many objects with various functions were fixed. It stood proudly on a corsair's foot made of cast aluminium and well turned with delicate curves all along its beech logs. I loved it and yet, it was a puzzle to coordinate the multiple manufacturers who made the no less innumerable parts that made it up! It was a nightmare to install it in shops that usually have more than four meters of ceiling and especially false ceilings that we were happily smashing down. But once it had found its place, it radiated like Shiva with multiple arms (or Saint Sebastian with arrows, according to your references). From top to bottom, here are the things that went through him: blown glass Cornettes lamps (very collector's items), shelves in bent and painted steel, a clock, a mirror, a bunch of pliers for information or photo holders, a large and a small porcelain tidy, a tray and a woven wire basket, which hugged the trunk like an extraordinary wasp's nest.
The edition was limited to 100 pieces. With the exception of the glass lamps, the basket and the photo holders, it was entirely made in France. The naked mast cost 3600 Francs for a height between 2.80 m and 3.10 m and a complete set of accessories was worth about the same amount.

The instruction manual was 6 pages long and started with the following sentence:

The installation of a Scarecrow at home, despite what one might think by measuring the length of the instruction manual at a glance, is not an obstacle course: it's child's play. All you need is an hour of time, a big screwdriver, a stepladder... and an efficient, methodical and dedicated partner.
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